Mise à jour le 11.01.2025
Historique de la société
C'est le 20 août 1893 qu'une poignée de citoyens-soldats de Bramois décident de fonder la société des Tireurs de la Borgne et subsidiairement la société des tirs militaires, pour l'accomplissement des tirs obligatoires.
Conscients de l'importance de doter notre village d'une société qui répondait à un besoin sportif et patriotique, ces pionniers de la première heure ne se doutaient certes pas que plus de cent ans plus tard le flambeau de la liberté aurait été transmis de générations en générations.
Le premier acte a été de pourvoir la nouvelle société de statuts, où chaque demande d'adhésion devait faire l'objet d'un rapport du comité à l'intention de l'assemblée générale
Les présidents successifs
Depuis 1893, quinze présidents se sont succédés et chacun a été animé du même idéal: l'amitié, la solidarité et la défense patriotique du Pays.
Voir la liste des présidents.
La demande d'adhésion
Dès sa fondation et jusqu'en 1986, l'entrée dans la société s'effectue par succession de père en fils, en principe au premier des fils militaires. Pour les autres fils, une finance d'entrée est fixée chaque année lors de l'assemblée générale. Il arriva même le 1 août 1903 que la finance d'entrée fût arrêtée en divisant la fortune de la société par le nombre de membres. C'est ainsi que cette année-là elle se montait à sfr. 38.-
Il est intéressant de suivre l'évolution de cette finance d'entrée dans la société: en 1894, elle s'élevait à sfr 2,50; en 1896 à sfr 10.-; en 1903 à sfr 38.-; en 1905 à sfr 40.-; en 1912 à sfr 50.-; en 1920 à sfr 60.-; en 1936 à sfr 40.-; et dès 1973 à sfr 150.—
Les emplacements de tir et constructions
Le premier emplacement de tir se trouvait à l'est de la Commune, vers Grône, au lieu dit "Place des Porcs". Jadis, cette région était recouverte d'une forêt de chênes où l'on conduisait en troupeau ces philosophes qui se gavaient de glands. Cette précision pour prévenir toute équivoque sur la signification du terme.
Nos tireurs s'installaient sur un chemin vers le Rhône et tiraient en direction de Nax, par dessus la route de Bramois-Grône. Les cibles étaient plantées en terre, un simple fossé servait d'abri aux cibarres.
Ce premier emplacement ne disposait donc pas de stand ni de cibleries. Cette situation n'était pas très favorables pour le bon déroulement des tirs, ni pour la sécurité des gens. Chaque fois qu'une personne empruntait la route de Grône, il fallait interrompre les tirs.
L'on se tourne alors du côté de la vallée de la Borgne où le premier emplacement se trouvait sous l'Ermitage, et l'on tirait dès lors à 400 mètres. Dès 1913, l'emplacement actuel fût jugé plus favorable, et le stand actuel fût construit de 1915 à 1924, par étape.
En 1972, le stand est agrandi et la toute première cible électronique installée. En 1984, toutes les cibles sont équipées d'installations automatiques. Cet été, toutes les cibles ont été changées, et nous tirons désormais sur de magnifiques cibles Polytronic TG 3000.
Depuis 2017 nous avons rejoint le stand de tir de Champsec.
Les concours de tir
En 1902 déjà, les tireurs bramoisiens ont participé à des concours de tirs dans les communes environnantes et à Sion en particulier.
Dès 1920, notre société adhère à la Société Cantonale des Tireurs Valaisans. Nos tireurs ont participés aux tirs cantonaux de Sierre, St-Maurice 1937, Sion 1948, Monthey 1953, Martigny 1957, Viège 1965, Sion 1974, St-Maurice 1982, Sion 1999 Viège en 2006 et Bas Valais 2023
Pour la première fois en 1934 les Tireurs de la Borgne se présentent au tir fédéral de Fribourg, puis en 1939 à Lucerne, en 1949 à Coire, 1954 à Lausanne, 1958 à Bienne, 1963 à Zürich, 1969 à Thoune, 1979 à Lucerne, 1985 à Coire, 1990 à Coire, 1995 à Winterthur à 2000 à Bière. à Frauenfeld en 2005, à Aarau en 2010, à Raron en 2015 et Lucerne en 2021.
Notre société fait partie depuis 1942 du groupement des Quatres Districts du Centre, et dès 1942 elle a adhéré au groupement des Vieilles Cibles du Valais.
Les cibarres
Les cibarres ou marqueurs ont de tous temps été mis à l'honneur pour leur travail précis et consciencieux. En effet, ce sont ces personnes qui indiquent aux tireurs les coups portés en cible, par effet de palettes colorées. Ils permettent ainsi l'amélioration des résultats et la finesse de la précision des tirs.
Au début, la place de cibarres était mise en soumission, du fait de sa rétribution. C'est ainsi que Monsieur Eugène Grand touche pour l'année 1895 le montant de sfr 2,50 pour ses services.
Le dernier chef cibarre, Monsieur Marc Mutter, abandonne son poste pour faire place à l'électronique en 1984.
Les étendards et porte drapeaux
Monsieur Eugène Morath, vice-président de la commune, préside notre société en 1925 et la dote du premier drapeau.Cet étendart fût payé par une kermesse prévue le 22 avril. Malheureusement le temps maussade de cette journée ne permis pas les affaires florissantes prévues. Il incita notre bouillant comité à demander une autorisation supplémentaire au conseil communal pour organiser à nouveau une kermesse le 27 avril, soit une semaine plus tard!!. L'autorisation fut accordée et cette fois, le bénéfice combiné des deux dimanches suffit à régler les frais du drapeau.
En 1928 Louis Fleury a été nommé porte drapeau officiel de notre société. Il a été remplacé par Maurice Fauchère en 1932, puis Henri Micheloud prend la relève en 1952. En 1962, il passe la main à Alphonse Mayor, en 1975 nous trouvons André Varone et Louis Fleury jusqu'en 1985, Louis Zermatten 1988 et Micheloud Jean-Noël dès 2012 assure le maintien toutes les sorties du drapeau.
Le nouveau drapeau et le fanion, (encore actuels) ont été inaugurés le 18 août 1963. Quand au fanion, l'honneur de le porter revient au roi du tir de l'année précédente. A chaque occasion, c'est avec fierté que les Tireurs de la Borgne défilent tambours battants et drapeaux flottants.
Grâce aux portes-drapeaux, la société est représentée à toutes les manifestations paroissiales et villageoises.
La vigne et le vin
La tradition de posséder des vignes au sein de notre société n'est pas récente. Par acte du 24 avril 1900, la société achète la vigne de Longeborgne, de 239 toises, pour le prix de sfr 1095.-. La vigne de la Côte couchant est acquise le 24 janvier 1910, au prix de sfr 2050.- pour 1211m2. Vers la fin des années vingt, le comité est mandaté par l'assemblée générale pour vendre au plus offrant la récolte de nos vignes. C'est ainsi qu'en 1929, par exemple, notre société vend par voie d'enchères publiques toute la récolte annuelle, représentant environ 40 brantées de vendanges.( 2000kg )
Lors des deux assemblées annuelles, les sociétaires peuvent déguster le vin de leurs vignes. Personne ne manquait à l'appel à cette époque et parfois les épouses devaient venir récupérer leurs hommes à la fin de l'assemblée. Cette coutume d'encavage a été abandonnée en 1937 et reprise depuis 1974 grâce à la compétence de notre fin bec et caviste, Jean Claude Ebener. A l'heure actuelle est encavé pour les besoins de la société trois brantes de vendanges, ce qui correspond à 150 kilos de raisins. Le reste de la production est vendue sous forme de raisins à un négociant.
En 1930, l'état du Valais nous exproprie 225 m2 , contre un montant de sfr 4.- le m2, pour la construction de la nouvelle route de Nax / St-Martin.
Dès 1942, les Tireurs dela Borgne adhèrent à la maison Provins, encaveur se chargeant de négocier au meilleur prix les vendanges de ses sociétaires.
L'assemblée d'automne attire encore aujourd'hui de nombreux sociétaires pour partager le vin nouveau et le fromage vieux de la vallée, accompagné du traditionnel pain de seigle. Par contre, pour l'assemblée de primptemps, le vieux fromage est remplacé par le petit lard et le vin nouveau par du vin clair, prêt à la mise en bouteilles.